Que ce soit afin de se différencier par son image de marque, d’améliorer la qualité de ses services ou d’optimiser la gestion de son entreprise, la créativité est nécessaire pour tout entrepreneur désirant réussir en affaires. Toutefois, lorsque cet entrepreneur est aussi un professionnel exerçant dans le respect d’un code déontologique, est-il toujours possible pour ce dernier de s’appuyer sur sa créativité afin de développer ses idées d’affaires ?

Si la déontologie ne régit pas directement la créativité des professionnels, elle régit certainement les processus créatifs ainsi que le développement de nouveaux produits et services. Toutefois, la déontologie ne devrait pas être un frein à votre créativité. Voici nos conseils sur le sujet.

Conseil #1 – Comprenez ce qu’est, réellement, la créativité.

Un article au sujet de la créativité ayant pour photo de couverture une image avec une thématique de comptabilité, c’est un peu étrange, non ?

En fait, ce n’est pas du tout étrange lorsqu’on comprend ce qu’est réellement la créativité. Selon l’Office québécois de la langue française (2002), la créativité est une :

« Aptitude particulière de l’esprit qui consiste, par des méthodes appropriées, à trouver des idées nouvelles ou des solutions originales qui aboutiront à la mise en œuvre de choix utiles et fiables. »

En d’autres mots, la créativité est la capacité d’une personne à résoudre différents problèmes sur son chemin, d’une manière qui soit unique et adaptée à ses besoins.

Ainsi, la créativité n’est pas réservée uniquement aux professionnels exerçant des professions mettant en avant la conception et le design de produits. La créativité s’adapte au contexte ainsi qu’au type de problème à résoudre. En ce sens, un comptable qui cherche à se faire une clientèle au sein d’un marché de niche ou un podiatre qui souhaite organiser ses factures de manière optimale, peuvent tout aussi bien appliquer la créativité à leur quotidien respectif afin de développer leur pratique.

Conseil #2 – Cessez de considérer votre code de déontologie comme une barrière. Voyez-le comme un outil.

Puisque la créativité est la capacité de générer des idées uniques et pertinentes face à une problématique donnée, votre code de déontologie n’est en rien une menace pour votre créativité. Il s’agit d’une ressource qui vous permet de définir plus clairement le caractère « pertinent » de vos idées. Une idée pertinente étant nécessairement conforme dans un contexte déontologique.

Plutôt que de considérer ce cadre de conformité comme un frein à votre latitude créative, percevez-le comme le fil d’Ariane de vos processus créatifs.

La première étape afin de faire de votre code de déontologie un allié est d’être en mesure de le comprendre. Après tout, l’humain est ainsi fait qu’il craint ce qu’il ne comprend pas. Prenez donc le temps de réaliser une lecture approfondie de votre code de déontologie et portez une attention spécifique aux clauses discutant de la recherche, du traitement de l’information concernant les données confidentielles et des autres aspects pouvant concerner vos processus créatifs.

Conseil #3 – Ne cherchez pas à réinventer la roue.

Alors que l’unicité de la solution que vous produirez est à la base même de la créativité, l’unicité ne signifie pas que vous devez inventer quelque chose d’entièrement nouveau (ce qu’on appelle par ailleurs une innovation disruptive).

Le processus de créativité en contexte déontologique a beaucoup plus à voir avec l’amélioration continue de votre pratique et ce qui l’entoure. En ce sens, plutôt que de partir à la recherche de la prochaine idée révolutionnaire, commencez vos recherches par une analyse externe.

Plus précisément, tentez d’expliquer et de démontrer la problématique que vous souhaitez solutionner :

  • Si la problématique concerne les opérations de l’entreprise, questionnez-vous sur les différents aspects de l’exécution de vos tâches qui ne sont pas optimaux.
  • Si la problématique concerne votre marché cible, questionnez-vous sur les besoins ressentis par vos clients/patients.

Ensuite, poursuivez vos démarches avec une réflexion personnelle sur le sujet. Cherchez à définir comment vous pourriez solutionner ces problématiques en améliorant votre pratique professionnelle.

Conseil #4 – Effectuez vos tests et vos recherches dans le respect des êtres humains.

Développer une solution créative exige nécessairement de faire certaines recherches, de vous intéresser à la problématique ainsi qu’aux individus aux prises avec ce besoin (ce public pouvant être vous, vos employés, clients/patients ou tout autre acteur dans votre contexte d’affaires).

Les données primaires

Faites preuve de respect, d’objectivité et de discernement lorsque vient le temps de recueillir des témoignages ou diverses informations provenant directement des individus aux prises avec la problématique examinée.

Le secret professionnel, le respect de la confidentialité ainsi que les méthodes de conservation des données sont des enjeux dont il vous faudra tenir compte. Assurez-vous de bien connaître les différentes conditions qu’il vous faudra respecter.

Les données secondaires

Ne sacrifiez pas la qualité au détriment de la quantité. Cette remarque peut vous sembler banale. Toutefois, vous remarquerez bien vite qu’en contexte professionnel et entrepreneurial, il peut être assez difficile d’obtenir des données probantes selon votre thématique de recherche.

Soyez prudent par rapport aux biais possibles dans les ressources que vous utilisez et restez méticuleux dans le choix de vos référencements tout au long de vos démarches.

Conseil #5 – Faites de votre ordre professionnel ou de votre avocat disciplinaire des alliés de création.

Créer seul dans votre bureau, sans en parler à quiconque n’est jamais une bonne idée. Lorsque vous avez une idée assez définie pour pouvoir l’expliquer avec une clarté relative, commencez à la tester en la présentant aux organismes intéressés. Par organismes intéressés, nous entendons ici : vos clients/patients (si possible), votre ordre professionnel ou organisme d’autoréglementation, ainsi qu’un avocat disciplinaire au besoin.

Concrètement, impliquez ces derniers au sein de vos démarches, posez des questions, cherchez des confirmations et tentez de développer une relation de collaboration. Agissez dès qu’il vous est possible de présenter une idée de projet. Il est fort probable que vous deviez composer avec des délais avant d’obtenir les réponses que vous cherchez.

Néanmoins, en plus de vous éviter de développer tout un projet qui se révélera non conforme au dernier moment, cela vous permettra probablement d’accéder à de nouvelles informations pouvant modifier la vision de votre projet créatif.

En conclusion, la créativité est la capacité de solutionner une problématique vécue de manière unique, efficace et conforme. En ce sens, la déontologie ne doit pas être en frein, mais plutôt une ligne directrice sur laquelle vous appuyer tant pour le développement de vos processus créatifs que dans la solution finale que vous proposerez. Pour ce faire, il vous faudra développer une vision axée sur l’amélioration continue de vos services, prendre le temps de bien comprendre votre code de déontologie, vous entourer d’experts compétents et développer une éthique créative.

Nous souhaitons vous entendre à ce sujet, dans quelle mesure considérez-vous être créatif dans le cadre de l’exercice de votre profession ? Comment illustrez-vous votre créativité au sein de votre profession?